Selon une étude OpinionWay d’avril 2017 *, les salariés passent en moyenne trois semaines par an en réunion, plus du double pour les cadres avec des résultats très décevants :
L’étude ne dit pas le pourcentage de ces décisions prises qui sont réellement mise en application, elle flèche en revanche les comportements qui témoignent du désengagement des salariés concernés.
* Etude auprès de 1.012 salariés d’entreprises de 500 salariés et plus
(lien vers l’article : Lepoint.fr/entreprises-la-réunionite)
A la lecture de ce constat, une solution vient spontanément à l’esprit : supprimer ces réunions, ou au moins les réduire drastiquement.
Il existe aussi une autre piste : apprendre à être plus efficace en réunion et organiser la réflexion collective grâce à l’intelligence collective. Cette deuxième option présenterait en outre l’intérêt de renforcer l’engament et l’implication des salariés et de réduire le nombre et la durée des réunions (c’est jà dire la première option).
Avant d‘aborder le fonctionnement de l’intelligence collective, il peut être utile de mentionner une autre étude, auprès de Google, qui a démontré que les équipes les plus performantes étaient celles qui avaient développé un QI Collectif.
Le quotient intellectuel collectif traduit le niveau d’excellence atteint par ces équipes en intelligence collective. Ces équipes en retirent de nombreux bénéfices : une plus grande cohérence, de la flexibilité, de l’agilité, l’engagement et la motivation des membres, la rapidité d’exécution, la satisfaction des individus, moins de conflits, une meilleure communication, des relations fluides, plus d’innovation, de créativité, de solidarité et d’entraide …
Le QI collectif d’un groupe est distinct de celui de ces membres pris individuellement. Quatre qualités ont été identifiée comme cruciales dans le développement de ce QI collectifs :
Il est intéressant de voir en quoi nos modes de coopération et de communication les plus courants peuvent provoquer de l’inefficacité collective. Quels sont leurs points les communs. Cela permettra de mieux comprendre comment la mise en œuvre d’outils dédiés à l’intelligence collective permet d’améliorer l’efficacité des équipes et des projets, de favoriser la transformation des organisations.
Notre réflexion collective commence par la manière dont nous organisons notre communication, classiquement, autour d’une table, physique ou virtuelle. Ou bien nous discutons en face à face ou par téléphone. Ou encore nous échangeons des emails, des rapports, des études, etc. En effet, c’est la communication d’informations et d’arguments organisée qui permet l’élaboration d’une pensée pour arriver à une décision en vue d’action. Cette communication s’organise principalement autour de 4 modes :
L’objectif de l’orateur est d’enseigner ou de convaincre. Chacun mène sa réflexion intérieurement. Lorsqu’il peut s’exprimer, il y a un échange, mais rarement la production d’information nouvelle, ni d’une réflexion collective.
Les personnes consultées interviennent très rarement dans la conception de la consultation.
Les commanditaires de l’étude sont rarement en contact avec les personnes consultées. L’information collectée est laissée à leur appréciation.
Ce mode de réflexion collective est biaisé par la prééminence de certains interlocuteurs par rapport à d’autres (la plupart reste silencieux même s’ils n’en pensent pas moins) Les avis sont souvent exprimés de manière négative, pour faire opposition à une proposition, sans apporter de proposition, d’objection constructive.
Comme il faut bien avancer et prendre des décisions, de nombreuses réunions sont préparées en amont par des négociations en petits comités, ou par des dirigeants ou des experts isolés qui se forgent une conviction sur la base de rapports d’experts.
Les réunions de consultations sont une mise en scène nécessaire pour faire passer des décisions déjà prises. Cela explique le sentiment d’inutilité de ces réunions, la démotivation et le désengagement croissant des salariés et des managers. Cela éclaire aussi de nombreuses erreurs de management et des échecs stratégiques dues à la non prise compte de facteurs pourtant connus. Il s’agit sans doute moins de manœuvres intentionnelles que d’un mal nécessaire faute de savoir comment travailler efficacement ensemble.
Les quatre modes d’interactions exposés ci-dessus (Top-down, Bottom-up, consultation, négociation) présentent des points communs suivants :
Prenons chacun de ces points pour voir comment ils empêchent la réflexion collective.
La bonne organisation des réunions est une nécessité absolue.
Les réunions doivent impérativement comprendre : une invitation, un ordre du jour, la sélection des participants utiles et indispensables, le respect du temps prévu, la prise de note et la diffusion d’un compte rendu, une liste des décisions …
Pour nécessaires qu’elles soient ces précautions ne suffisent pas à garantir une efficacité collaborative et décisionnelle. Un ordre du jour et un compte rendu soigné peuvent ancrer la pratiques de discussion selon des principes inefficaces :
Pour habituels qu’ils soient, ces modes de discussions limitent grandement l’organisation d’une réflexion approfondie et expliquent pourquoi tant de réunions sont improductives. Nous proposerons des pistes de solutions.
Les luttes d’égo, combats de coqs et affrontements, plus ou moins feutrés, sont courants. Dans les versions plus douces, les participants les mieux intentionnés peuvent commencer leurs interventions par « moi, je », « la position de notre entreprise est … », ou bien « nous ne sommes pas d’accord… ».
Les participants sont campés dans une identité, ce qui est respectable en soi.
Malheureusement de telles positions empêchent l’émergence de solutions et de réflexions communes : tant que je suis centré sur moi, je ne suis pas dans l’écoute de l’autre.
Il peut y avoir débat, mais il n’y a pas dialogue.
Le collectif est perdant lorsque celui qui l’emporte est le plus fort ou (dans certains cas) la majorité : des informations importantes n’ont pas été prises comptes, des solutions n’ont pas été envisagées, les personnes ressources n’ont pas été identifiées ni sollicitées. Cela aura un impact dans l’avenir.
Des méthodes existent pour ouvrir des espaces d’échanges pour faire émerger une intelligence collective.
L’intelligence collective a toujours existé au sein des organisations. Sans elle aucune réalisation n’aurait été possible, aucune organisation n’aurait pu se maintenir. C’est même le fondement de l’humanité.
Malheureusement, notre culture moderne issue de la philosophie de Descartes, puis la révolution industrielle et scientifique, a eu pour conséquence de nous priver de certaines ressources qui sont nécessaires pour coopérer et collaborer en ensemble et en intelligence pour affronter les défis de demain.
L’approche scientifique a eu pour conséquence de faire croire qu’il n’y avait qu’une manière de pensée qui est véritable et universelle. Les conséquences sont catastrophiques et nous empèchent de collaborer au plus au niveau de notre potentiel :
L’émergence de nouveaux champs scientifiques reconnus comme la physique quantique, l’épigénétique ou les neurosciences ont démontré que cette approche traditionnelle de la science relève plus d’un dogme que de la science elle-même.
Il est nécessaire et urgent de changer nos modèles collaboratifs, non pas en détruisant tout ce que les derniers siècles nous ont apporté, mais en le complétant avec de nouvelles approches plus ouvertes, plus collaboratives, plus riches et plus sécurisantes.
C’est à ce besoin d’une plus grande efficacité que je vous invite en découvrant dans l’article intitulé « Mode d’emploi pour une réflexion en intelligence collective« . Vous y découvrirez les règles nécessaire à l’émergence d’une intelligence collective qui permettent de développer le QI collectif évoqué au début de cet article. Ainsi que les nombreux bénéfices qui y sont associés pour les organisations.
Franck VERGUET
Consultant en conduite d’accompagnement au changement
Facilitateur en Intelligence Collective
LIDEA Conseil
De l’idée à l’action
Contact : f.verguet@lidea-conseil.com
Tél : 06 22 74 67 25
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